Seul... [libre]

Stallion marchait devant la plage noire. tout était lugubre ici. Fut un temps, il était heureux. Il se souvenait du temps ou il jouait avec Innocence, et il lui semblait voir son image à lui, en plus jeune, en train de galoper, flanc contre flanc avec la belle pie. C'était sa seule amie, fier et indomptable, que l'arrogance de son père avait tué. Les deux jeunes chevaux qui batifolaient s'évanouir et le prince se retrouva à nouveau seul. Les images de la mort de son amie lui revinrent, la terrible bataille, les crocs mordant la chair sans parvenir à tuer Innocence. Le soleil se levant, les prédateurs comprenant leur faiblesse, se retirant, puis la pie qui tombe... pour la première fois depuis que le troupeau l'avait repoussée, Stallion avait vu de la détresse et de la faiblesse dans les yeux de son amie. Ses images, il les aimaient malgré tout, car elle faisait hommage à sa défunte amie, la seule avec qui il s'était lié. Il refusait de suivre les traces de son père, il détestait le troupeau, mais il détestait aussi les Militarys... en fait, il détestait tout le monde et refusait toute amitié.
Soudain, l'étalon entendit un craquement, mais, plongé dans son malheur et sa solitude, il n'en tint pas compte.

Un cheval s'approchait de Stallion. D'abord, le ne le vit pas, plongé dans ses souvenirs, comme d'habitude. Puis il le remarqua. La couleur de sa robe était très simple, une robe alezane. Les robes simples étaient les robes des Militarys. L'étalon avait devant lui un Militarys ! Il se mit aussitôt en position défensive, son cerveau travaillant à cent à l'heure pour trouver une solution pour lui échapper. Courir, c'était tout de même primitif. Bien sûr, le jeune étalon s'était beaucoup entraîné, mais celui qui lui faisait face était plus vieux, et donc plus expérimenté. Combattre ? Stallion savait que sa victoire n'était pas assurée d'avance. Il lui faudrait ruser. et puis d'abord, là il n'en voyait qu'un, mais qui lui disait qu'il n'y en avait pas plus, en embuscade ? Un Prince n'est pas n'importe quel otage !

Ses soupçons ne se dissipèrent pas quand l'étalon inclina la tête en un mouvement rassurant, et il ne cilla pas quand l'inconnu lui dit "bonjour". Non, l'étalon s'était déjà fait avoir, et plus d'une fois ! Il avait risqué sa vie un peu partout, prenant plaisir à frôler la mort, tout ces exercices de combat contre des arbres ou des fauves assoiffés de sang, courir jusqu'à s'écrouler, s'entraîner jusqu'au sang. Et mourir parce qu'il avait cru un moment que ce cheval ne lui voulait aucu mal, qu'il voulait faire copain-copain avec Stallion. Non, non et non ! Stallion ne se laisserait pas avoir ! Il renforça sa position. un Nomad ne peux pas être ami avec un Militarys.

"Quoi est tu ?"

Sa vois était froide comme la mort. Ses traits arrogants étaient figés en un masque cruel et sans pitié. Il était fier d'être un Nomad à cause des agissement irraisonnés et stupides des Militarys il y a longtemps, mais il haïssait son troupeau. Ce qui lui donnait un grand avantage sur son adversaire, si jamais il le prenait en otage : tout Prince Héritier qu'il était, son père ne bougerait pas un sabot pour aller le chercher. Après tout, son fils refusait de l'entendre, de le voir, il l'insultait dès qu'il en avait l'occasion... Oui, son adversaire pouvait toujours galoper pour qu'on regrette le Prince. Ses yeux haineux se voilèrent d'un voile de tristesse en pensant à Prudence, qui avait été rejetée du troupeau qu'aujourd'hui Stallion rejetait. Mais il se reprit. Pas question de faiblir face à un Militarys !

Il avait regardé les fourrés. Cet étalon craignait quelque chose. Sur ses gardes, Stallion quitta sa position défensive. Il resterait prêt à se défendre, voire à attaquer si l'autre l'énervait trop. Pour l'instant, ça allait encore, l'alezan ne semblait pas vouloir l'attaquer. Stallion s'était soigneusement entraîné sur les pensées des autres et cet étalon là était particulièrement transparent. Le Prince ne quitta pas son air fier et hargneux, et c'est avec la même voix froide comme la mort qu'il répondit :

"Ouais, c'est moi le Prince. Stallion. J'ai pas de surnom."

Ouh, le vilain mensonge ! Bien sûr qu'il avait un surnom ! Stally, c'était comme ça que la pie l'appelait autrefois. Il n'y avait qu'elle à savoir son surnom. Même sa mère ne le savait pas. Il interdisait à tout le monde d'user de diminutif rabaissant pour lui. Si on persistait, c'était la mort. D'une voix pleine d'assurance, mais qui ne dépatissait pas de sa froideur (depuis presque toujours il avait une voix intimidante et froide) il dit :

"Tu crains quelque chose."

C'était bien le Prince Stallion! Lost aurait pu lui dire qu'il était enchanté de connaître celui qui cause tant de tort à ses amis mais bon à quoi bon? Lost ne put s'empêcher de réprimer un sourire. Il était quelque peu content de se trouver face à se dernier qui, malgrès sont jeune âge évident, possédait un voix intimidante et froide. Stallion était très direct et il lui avait dit qu'il ne possédait aucun surnom. Lost ne pouvait savoir si ce dernier lui mentait, c'était la première fois qu'il croisait un jeuen étalon comme lui. Ce qui éveillait quelque peu la curiosité de l'étalon alezan brûlé.
Stallion était très observateur et il lui dit: "Tu crains quelque chose." Une affirmation! Tiens, il était vraiment intelligent ce prince! Lost le regarda. Etre toujours honnête était son principe même s'il ne le respectait pas forcemment, cela pour éviter sa propre mort. Lost répondit malgré tout calmement:


Effectivement cela pouvait paraître bizarre. Craindre son propre clan? Oui c'était possible, en tout cas pour Lost Memory. Il ne voulait pas avoir d'embrouilles avec eux, sinon c'était la mort assuré. Il regarda le jeune mâle scruptant sa réaction.

Ces Militarys étaient décidément trop bêtes ! Tuer un cheval parce qu'il parle à un autre cheval ! Stallion avait enfin comprit que jamais ce cheval ne lui ferait du mal. Et ce serait injuste qu'il soit puni à cause de lui. Le Prince se déplaça un peu, ne croyant pas ce qu'il allait faire. Il se roula dans la boue, masquant sa crinière et sa queue noire. pour ce qui était de la taille et des yeux, les Militarys étaient assez semblables aux Nomads. Avec un frisson de répulsion, Stallion contempla sa belle couleur noire devenue boueuse. il ressemblait à un militarys et grogna à cette pensée.

"Ben voilà, maintenant y peuvent bien venir, on n'en a rien à faire."

"Flatté"

Il ne jouait pas avec Lost Memory. Non, pas pour l'instant. il ne testait même pas les réactions de l'étalon qui lui répulsait encore de considérer comme un ami. Quand l'étalon parla de son clan, Prudence vint tout de suite galoper, pouliche dans l'esprit de Stallion. Il revit ces moments si bons. Puis sa mort. Là, il dut serrer les mâchoires pour ne pas pleurer. Non. Pas encore. il avait déjà tellement pleuré. Cela ne l'aiderait pas à accepter la mort de son... de son amour. Stallion s'ébroua intérieurement : quel idiot il faisait ! L'étalon ennemi le regardait et aurait pu le tuer vingt fois !

"Je haï le troupeau."

Son ton ne souffrait d'aucune réplique. Tout son être lançait des messages d'avertissement au cerveau de Lost. "Sujet à éviter si vous tenez à la vie". C'est ce que ces messages disaient. Car le seul moyen valable aux yeux de Stallion pour noyer sa tristesse était d'en tuer l'auteur, ou plutôt celui qui la rappelait pour la énième fois. Le visage du puissant étalon se figea à nouveau dans un masque de morgue et il se campa fièrement autant que farouchement sur ses sabots.

Stallion ne fut pas surpris : c'était le midi, tout le monde commençait à avoir faim. Ce cheval semblait penser qu'il pouvait trouver de la nourriture n'importe ou. La bonne blague ! Avant de répondre, Stallion alla se décrasser minutieusement, soupirant de soulagement de se voir à nouveau Nomad. Il eu un petit rire en repensant à toutes les idées reçus sur les Nomads et leur terres.

"Tu crois trouver à manger ici ? Il n'y a qu'un endroit ou on peux manger bien, et même très bien : la cantine ! T'inquiète pas, avec un peu de poudre blanche -je sais ou en trouver-, tu passeras innaperçu. Et puis avec l'Héritier, personne ne viendras te chercher des poux ! Il doit y avoir une queue monstre. Je suis privilégié. Toi aussi, car j'en ai décidé ainsi. On y vas ?"

Il pensait vraiment pouvoir passer. Très fort, tout le monde, mieux que le respecter, le craignait, même son père, le Dominant. Lost n'aurait aucun ennuie.

Cet étalon plaisait bien à Stallion. En tant que futur dominant, il se devais de définir l'avenir du peuple qu'il était de toute façons obligé de gouverner. Et puisque la force ne marchais pas avec les ennemis, mieux valait décider d'utiliser la négociation et d'oublier le passé pour mieux entretenir l'avenir. Et plus il se lirait avec des Militarys, mieux il serait écouté. Il suffisait de savoir l'essentiel : possible ou pas de s'en faire un ami.

Stallion se dirigea vers un petit monticule. C'était quelques strates de calcaire, très blanc car la marée ne pouvait pas l'atteindre. Il prit un gros morceau de calcaire et frotta vivement la queue et la crinière de son... ami ? Puis il lui frotta vigoureusement la robe.

"Et voilà, c'est aussi simple que ça. Tu n'es plus alezan mais pie ! Ils n'y verront que du feu."

[on vas à la cantine ? Qui fait la sujet ?]

[oui bien sûr !]